LIBERTÉ DE PRESSE: La Sûreté du Québec fait une perquisition au Journal de Montréal.

PERQUISITION DE LA SÛRETÉ DU QUÉBEC AU  »JOURNAL DE MONTRÉAL »

Saisie de l’ordinateur d’un reporter… La communauté journalistique OUTRÉE

Mercredi, 21 septembre 2016 23:07 MISE à JOUR Mercredi, 21 septembre 2016 23:07 — Texte, la direction du JOURNAL.

Le Journal de Montréal a fait l’objet d’une perquisition menée par la Sûreté du Québec qui a saisi l’ordinateur d’un reporter, mercredi soir, à la suite d’une plainte du Conseil de la magistrature.

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PHOTO: Le journaliste Michael Nguyen.

Selon le mandat présenté au Journal, cette intervention vise à établir comment notre journaliste judiciaire Michael Nguyen a obtenu certaines informations publiées le 3 juin dernier dans un reportage concernant la juge Suzanne Vadboncœur, de la Cour du Québec.

Ce texte révélait que la magistrate fait l’objet d’une plainte après avoir apparemment insulté des constables spéciaux du palais de justice de Montréal en les traitant d’imbéciles, en plus de s’être montrée agressive à leur endroit, en décembre dernier.

De retour d’un souper de Noël avec des collègues, la juge Vadboncœur s’énervait alors parce qu’un trouble électrique empêchait l’ouverture de la porte de garage du palais.

Documents confidentiels

La plainte du Conseil de la magistrature allègue que notre journaliste a eu accès indûment à des documents confidentiels sur son site pour la rédaction de son reportage, ce qu’entend réfuter vigoureusement Le Journal.

«Notre journaliste Michael Nguyen n’a transgressé aucune loi. Il faisait simplement son travail en montrant au public le comportement discutable de la juge Vadboncoeur. Il s’agit d’un sujet hautement d’intérêt public, car la population est en droit de savoir comment ses représentants se comportent. Nous entendons contester ce mandat de perquisition», a dit le directeur de l’information du Journal de Montréal, George Kalogerakis.

Notons que Michael Nguyen ne fait l’objet d’aucune accusation dans cette perquisition.

Ordinateur sous scellé

L’ordinateur saisi mercredi par les enquêteurs a été mis sous scellé et ne pourra être analysé par les policiers avant qu’une requête pour faire casser le mandat de perquisition ait été soumise au tribunal.

«Si cette perquisition est une tentative pour démasquer ou punir des sources de notre journaliste, Le Journal de Montréal ne permettra pas que cela se produise. Jamais», a ajouté M. Kalogerakis, qui a cependant tenu à souligner le professionnalisme des enquêteurs au dossier.

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«Toute perquisition dans un média d’information constitue une entorse à la liberté de presse et à la démocratie. C’est inacceptable», a aussi indiqué Me Bernard Pageau, l’avocat du Journal.

C’est la seconde fois en quatre ans qu’un journaliste du Journal de Montréal est visé par une perquisition. En 2012, le domicile du reporter Éric Yvan Lemay avait été visité par les enquêteurs de la SQ après une plainte pour vol de documents à la suite d’un reportage montrant que des dossiers confidentiels étaient aisément accessibles dans les corridors de certains hôpitaux. Aucune accusation n’avait été portée et M. Lemay avait par la suite obtenu 25 000 $ en dédommagement pour avoir été diffamé.

La communauté journalistique dénonce la perquisition au «Journal de Montréal»

23 septembre 2016 |Pierre Saint-Arnaud – La Presse canadienne | Médias

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Le directeur de l’information du Journal de Montréal, George Kalogerakis, affirme catégoriquement que le reporter judiciaire n’a posé aucun geste illégal pour obtenir ses informations. Photo: Olivier Zuida Archives Le Devoir

La communauté journalistique dénonce avec vigueur la perquisition menée par la Sûreté du Québec, mercredi soir, au Journal de Montréal et la saisie de l’ordinateur de son reporter judiciaire, Michaël Nguyen.

Les policiers sont intervenus à la suite d’une plainte du Conseil de la magistrature, selon lequel le journaliste aurait eu accès illégalement à des documents confidentiels.
Ce dernier cherche apparemment à connaître la source des informations qui ont permis à M. Nguyen de rapporter que la juge Suzanne Vadeboncoeur aurait eu un comportement disgracieux à l’endroit de constables spéciaux au Palais de justice de Montréal, à la suite d’un souper de Noël, en décembre 2015.
La magistrate fait d’ailleurs l’objet d’une plainte au Conseil de la magistrature pour son comportement.

Le journaliste Michaël Nguyen, lui, ne fait l’objet d’aucune accusation.

Le directeur de l’information du Journal de Montréal, George Kalogerakis, affirme catégoriquement que le reporter judiciaire n’a posé aucun geste illégal pour obtenir ses informations.

Il a fait valoir que Michaël Nguyen a simplement fait son travail en traitant d’un sujet qui est bel et bien d’intérêt public, la population étant en droit de savoir comment ses représentants se comportent.

Il a par ailleurs déclaré que le quotidien ne permettrait jamais que des démarches puissent en venir à démasquer ou punir des sources de ses journalistes et que le mandat de perquisition sera contesté.

L’ordinateur a d’ailleurs été mis sous scellé et ne pourra être consulté avant que cette contestation ne soit entendue.

L’avocat du Journal de Montréal, Me Bernard Pageau, a pour sa part qualifié d’inacceptable la démarche policière, affirmant que toute perquisition dans un média d’information constitue une entorse à la liberté de la presse et à la démocratie.

La FPJQ intervient

Dans les heures suivantes, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a fait écho à ces propos et pressé la SQ de rendre l’ordinateur au journaliste Michaël Nguyen et de renoncer à en analyser le contenu.

Son président par intérim, Jean-Thomas Léveillé, a qualifié d’inadmissibles la perquisition et la saisie, estimant que cette volonté de démasquer une source d’information représente une tentative d’intimidation envers les journalistes et les sources elles-mêmes et que de chercher à faire taire les lanceurs d’alerte risque d’empêcher le public d’être bien informé.

La FPJQ rappelle au passage que la Cour suprême a elle-même reconnu l’intérêt de protéger les sources des journalistes, notamment dans l’affaire « Ma Chouette », du nom de l’informateur qui a permis au reporter Daniel Leblanc d’exposer au grand jour le scandale des commandites au gouvernement fédéral, au début des années 2000.

La Fédération souligne que les journalistes ne sont pas des informateurs de la police et que les corps policiers ne doivent pas se servir des journalistes pour accomplir leurs enquêtes.

 

 

 

Reporter sans frontières dénonce la perquisition au «Journal de Montréal»

Agence QMI

Publié le 27 septembre 2016 à 13:10 – Mis à jour le 27 septembre 2016 à 13:26

Chantal Poirier, Journal de Montréal

Reporter sans frontière a vivement dénoncé la perquisition menée au «Journal de Montréal» la semaine dernière pour saisir l’ordinateur d’un journaliste qui avait écrit sur un incident impliquant la juge Suzanne Vadboncoeur, de la Cour du Québec.

«La saisie de l’ordinateur de Michaël Nguyen compromet l’indépendance des journalistes et la protection de leurs sources. Il semblerait que le Conseil de la magistrature cherche à intimider le journaliste pour l’empêcher de publier des articles critiques ou peu flatteurs à l’encontre de fonctionnaires», a déclaré dans un communiqué Delphine Halgand, directrice du bureau de RSF aux États-Unis.

Le texte de Michaël Nguyen avait révélé que la juge Vadboncoeur était visée par une plainte au Conseil de la magistrature, après avoir apparemment insulté des constables spéciaux et s’être montrée agressive envers eu en décembre 2015, au palais de justice de Montréal.

Deux jours après la perquisition qui s’est traduite par la saisie du matériel journalistique, la magistrate a présenté ses excuses pour avoir injurié des constables spéciaux.

 

«Il est exact que j’ai perdu patience. Si j’ai prononcé des paroles qui ont blessé des gens, je m’en excuse profondément et je regrette sincèrement», a témoigné la juge Vadboncoeur devant le comité d’enquête du Conseil de la magistrature.

RSF demande aux autorités canadiennes de remettre l’ordinateur à son propriétaire et à renoncer à l’analyse de son contenu, le tout, «dans les plus brefs délais».

Cette perquisition avait résonné jusque dans les murs de l’Assemblée nationale du Québec, où les députés ont voté, le lendemain de la frappe policière, une motion pour la protection des sources journalistiques.

Au Canada, le cas du journaliste Michaël Nguyen s’ajoute à celui de Ben Makuch, de «Vice News» qui est toujours en litige après que la Cour supérieure de l’Ontario ait ordonné qu’il remette une partie de sa correspondance avec une source à la Gendarmerie royale du Canada. Cette décision est actuellement contestée en appel. RSF conclut que ces deux situations révèlent des «entraves inquiétantes à la liberté de la presse au Canada».

 

 

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