QUÉBEC: JULES MARCOUX, 21 ANS, DÉJOUE LES ÉDITEURS ET FAIT 150 000$ DE PROFITS

 

Jules Marcoux: auteur d’un best-seller… à 21 ans

PAR MICHEL CLOUTIER, journaliste, écrivain, éditeur de 

QUÉBEC PRESSE — QUÉBEC, le mercredi 6 avril 2016

Le jeune autodidacte Jules Marcoux a la bosse des affaires. À 21 ans, il vient de déjouer les traditionnels et voraces éditeurs en autopubliant sur Internet (le site de vente d’Amazon), un  ouvrage anglophone intitulé The Marketing Blueprint. Résultats: il empoche un joli magot de 150,000$ comptant en vendant 15,000 exemplaires depuis les réseaux sociaux. Une aventure, pour ne pas dire une entorse catastrophique faite au monde de l’édition conventionnelle. Les éditeurs s’inquiètent (avec raison) devant les infaillibles et tout-puissants outils de modernité extraordinaire qu’offrent les sites du genre. Le jeune auteur de Cap-Rouge, en banlieue de Québec, déjoue magistralement les règles établies qui ne laissent généralement que peu de profits aux auteurs. À y regarder de près, les éditeurs sont en péril. 

— Revue de Presse —  

Le Soleil, Patrice Laroche

  • <p>Guillaume Piedboeuf</p>
QUÉBEC — Jules Marcoux n’a que 21 ans, mais sa vision des affaires commence déjà à faire le tour du monde. Paru en juin dernier, The Marketing Blueprint, premier livre du jeune conseiller marketing autodidacte de Cap-Rouge, fait fureur sur le site de vente en ligne Amazon.

Ils sont quelque 15 000 passionnés des affaires à s’être procuré son ouvrage en ligne et plus de 170 000 à suivre ses conseils sur les réseaux sociaux, mais à Québec, où il habite, rares sont les adultes de plus de 30 ans pour qui le nom de Jules Marcoux résonne quoi que ce soit. Rien de surprenant pour le principal intéressé. Dès le lancement de The Marketing Blueprint, livre écrit en anglais et autopublié sur Internet, il était clair que le jeune auteur visait un public jeune et international.

En janvier 2015, désireux de faire plus que de la simple consultation pour des clients locaux, Jules Marcoux lance un blogue privé et anglophone destiné aux jeunes entrepreneurs. Le contenu n’est accessible qu’en échange d’un abonnement. De son propre aveu, l’idée ne lève pas du tout.

«La demande n’était pas là, et je me suis demandé ce que je faisais avec ça. J’en suis venu à la conclusion que les gens aimeraient mieux payer pour un produit fini. Une sorte de guide.»

À peine deux mois après avoir commencé à écrire en ligne, le jeune conseiller marketing décide de regrouper ses billets de blogue déjà écrits, chacun prenant la forme d’un chapitre, et d’étoffer chacun d’eux. Quatre mois plus tard, The Marketing Blueprint est mis sur le marché, en livre Web et papier. Il s’est depuis écoulé à plus de 15 000 exemplaires, atteignant même brièvement le sommet des ventes mondiales, dans la catégorie marketing, sur le gigantesque site Amazon. Pas mal pour un jeune homme d’affaires autodidacte qui a cessé les études peu après sa 5e secondaire.

Lorsque l’idée du livre s’est imposée, il ne lui a même pas traversé l’esprit de faire les longues démarches pour un éditeur. À l’ère de la génération Y, publier un livre est un jeu d’enfant. Jules Marcoux s’est chargé lui-même du graphisme et de la mise en page, et grâce au service Createspace d’Amazon, il peut vendre autant d’exemplaires papier que la demande l’exige sans avoir à débourser d’argent.

«En gros, un livre est imprimé uniquement une fois qu’il est commandé. Donc, pas besoin de débourser pour de la préimpression, chaque copie est payée individuellement par son lecteur. Tout ce que j’ai eu à payer, c’est une correctrice pour réviser mon livre et la promotion sur le Web une fois qu’il est sorti», explique-t-il.

Certes, Createspace empoche une partie du prix du livre. Mais alors qu’un jeune auteur au Québec touche en moyenne 10 % du prix de vente de son oeuvre en magasin, Jules Marcoux touche environ 10 $ des 25 $ qu’est vendu le bouquin en ligne, relate-t-il.

Il ne met cependant que très peu de ces gains de côté. En plus d’investir son argent dans la promotion de son livre, Jules Marcoux en consacre à sa promotion personnelle. Il cite un de ses modèles, David Ogilvy, à ce sujet: «If you can’t advertise yourself, what hope do you have of advertising anything else

«En ce moment, je réinvestis pratiquement tout ce que je fais afin de grossir mon audience. Ça ne se fait pas tout seul, il y a un investissement derrière. Mais une grosse audience, ça rapporte à long terme.»

Réseaux sociaux

Ainsi des amateurs du travail de Jules Marcoux le suivent en grand nombre sur les réseaux sociaux, d’un peu partout dans le monde. Sur le réseau social Instagram, où il publie souvent des photos accompagnées de conseils marketing ou de citations d’entrepreneurs célèbrent, plus de 117 000 personnes suivent le jeune de 21 ans. C’est davantage que plusieurs joueurs du Canadien et que la grande majorité des personnalités publiques québécoises.

Il rallie également tout près de 60 000 personnes sur Facebook et Twitter. Depuis la parution de son livre, il est passé de clients locaux, souvent les jeunes entreprises d’amis, à des clients internationaux qui entrent en contact avec lui. «Pendant que j’écrivais, j’avais laissé un peu de côté la consultation par manque de temps. Dernièrement, j’ai recommencé et comme j’ai fait un peu d’argent, je n’ai pas besoin de me garrocher sur tous les petits contrats.»

Ainsi, il compte parmi ses nouveaux clients Stephen Boss, alias DJ Twitch, un régulier de la populaire émission d’Ellen DeGeneres, et le concessionnaire automobile de l’Ohio Ricart Automotive. Au Québec, l’architecte de renom Pierre Thibault et l’ex-participante d’Occupation double Andréanne Marquis se sont ajoutés.

Véritable autodidacte

Pas mal pour un jeune qui a délaissé les études peu après avoir obtenu son diplôme du secondaire. «J’ai essayé le cégep, ce n’était pas pour moi.» Sa bosse des affaires, Jules Marcoux l’a développée en se lançant dans le rap, à l’adolescence, sous le nom d’artiste Jaymark. Quelques-unes de ses chansons ont connu du succès sur YouTube, menant à des performances du jeune dans des spectacles du Carnaval et de la Saint-Jean-Baptiste. «J’ai lancé mon studio de musique. J’avais ça dans le sous-sol chez mes parents, et c’était assez payant pour un jeune.» Il est ensuite passé à l’organisation d’événements dans les bars de Québec. «Avec ce bagage, j’ai commencé à aider des entreprises avec leur design, leur logo, leur site Web, leurs réseaux sociaux.» Sans qu’il y ait d’éléments déclencheurs, Jules Marcoux était devenu conseiller marketing. «Je n’ai pas la prétention de penser que je sais tout, loin de là. Mais peu importe ce que l’on sait, je pense que c’est important de le partager. Ce qui est plaisant, c’est que l’écriture du livre m’a forcé à aller plus loin sur certains aspects de mon travail, donc ça a aussi été un apprentissage pour moi.»

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