PIERRE JOLIVET DANS ST-MAURICE—CHAMPLAIN, LOUISE CHARBONNEAU DANS TROIS-RIVIÈRES:  »ÇA SE BOUSCULE AUX PORTES DU BLOC QUÉBÉCOIS »

LES INTÉRÊTS NATIONAUX DU QUÉBEC AU COEUR DE L’ACTION DU BLOC QUÉBÉCOIS À OTTAWA

Par MICHEL CLOUTIER, journaliste et écrivain, fondateur du magazine électronique Journal Québec Presse, Montréal, Paris, Washington.

TROIS-RIVIÈRES, QUÉBEC — »Ça se bouscule aux portes du Bloc! », lance Louise Charbonneau, dont la candidature officielle du Bloc dans Trois-Rivières, sera annoncée dès ce lundi 3 juin lors d’une activité publique de financement du parti, (un 5 à 7), que va présider le chef Yves-François Blanchet, à la microbrasserie Archibald, située au 3965, Rue De Bellefeuille, à Trois-Rivières.

Venue soutenir et saluer l’investiture bloquiste de PIERRE JOLIVET dans la circonscription de Saint-Maurice—Champlain, jeudi, au complexe La Franciade du secteur Saint-Louis-de-France, LOUISE CHARBONNEAU  ne manquait pas d’enthousisasme:

 »L’heure est au renouveau au sein du Bloc », dit-elle, interrogée par Québec-Presse,  croyant que les mois à venir réserveront bien des surprises devant la montée en popularité du Bloc à travers tout le Québec, et notamment la Mauricie.

 

Pierre Jolivet, candidat bloquiste de Saint-Maurice—Champlain; Louise Charbonneau, candidate (officialisée lundi) dans Trois-Rivières, et Jean-Pierre Jolivet, père de Pierre, ancien ministre péquiste de Laviolette à l’Assemblée nationale du Québec.

D’autant plus que les finances du parti souverainiste à Ottawa prennent une tournure gagnante, les coffrent se garnissent, les cartes de membre se multiplient, annoncent d’emblée, les dirigeants locaux et nationaux.

Parmi la cinquantaine de personnes venues encourager et applaudir l’investiture de Pierre Jolivet, il y avait son père Jean-Pierre, ancien député et ministre péquiste qui a représenté la circonscription de Laviolette de 1976 à 2001, puis l’ancienne députée péquiste Noëlla Champagne, de Champlain;  Yves Perron, le président du parti ainsi que Harold LeBel, l’actuel député péquiste de Rimouski.

Optant en ses 45 ans pour une nouvelle expérience aux émotions fortes, celle de la scène politique fédérale, Pierre Jolivet, sera évidemment soumis à de fortes pressions: un combat passionnant qui ne sera pas de tout repos face à l’adversaire libéral François-Philippe Champagne.

Louise Charbonneau, candidate du Bloc dans Trois-Rivières, et Noella Champagne, ancienne député péquiste de Champlain.

D’évidence, deux visions fondamentales vont carrément s’affronter dans tout le Québec, comme c’est l’éternel cas depuis l’Histoire des deux peuples fondateurs du Canada: le multiculturalisme canadien du Canada anglais, réduisant (grâce au rapatriement unilatéral de la constitution de 1982) l’espace francophone du Québec — et son État-nation qui le compose— en une simple minorité ethnique, à l’égal des autres minorités anglo-ethniques canadiennes. Ce qui tente d’évacuer le Québec de son destin souverain.

D’autre part, le Bloc se veut particulièrement constructif en justifiant ses interventions, notamment sous le signe favorable de la défense de l’environnement, alors que le Canada anglais est plus que jamais un état pétrolier. C’est la réalité chronique la plus terre à terre qui pénalise ainsi les subventions fédérales espérées au chantier maritime de Lévis, pourtant le plus important constructeur naval dans tout le Canada.

L’ère d’un nouveau tournant

PIERRE JOLIVET, le regard clair, plaide pour les intérêts du Québec, et ceux de la circonscription électorale de Saint-Maurice—Champlain qu’il entend ravir au scrutin du 21 octobre prochain.

Ouvert aux horizons du Québec, Pierre Jolivet s’est entouré de gens sérieux et de militants dévoués à la cause du Québec. Le politicien se sent d’attaque, stimulé par le grand coup de coeur des souverainistes, ce monde en mouvement, à l’heure du renouveau à devenir un des temps forts de sa nouvelle vie de recrue politique. La voie est toute tracée pour convaincre et embarquer les électeurs dans la défense du Québec à Ottawa.

Dans un article du Nouvelliste, paru le vendredi 3 mai, le journaliste Sébastien Houle rapporte que  »Jean-Pierre Jolivet est le premier à convenir que la bataille que devra mener son fils ne s’annonce pas facile »

Le principal intéressé affirme ne pas trop s’en faire. «Si mon adversaire détient un poste impressionnant, il appartient à un gouvernement qui n’impressionne personne», déclare-t-il.

VOICI LA SUITE DE CET ARTICLE, SIGNÉ SÉBASTIEN HOULE DU NOUVELLISTE: (Les photos sont de Québec-Presse)

 

Pierre Jolivet en plein discours…

Pierre Jolivet, 45 ans, se plaît à rappeler que la circonscription a appartenu aux bloquistes à plus d’une reprise, en citant les noms des anciens députés Jean-Yves Laforest et Marcel Gagnon. Celui qui œuvre comme professeur de musique sur la rive nord de Montréal souligne qu’il ne se présente évidemment pas pour décrocher un poste de prestige, mais bien pour défendre les intérêts des gens du coin.

Le président du parti, Yves Perron, sera lui-même porte-couleurs bloquiste dans la circonscription de Berthier-Maskinongé. C’est lui qui a ouvert la soirée, de manière originale dans les circonstances, en entonnant Faut que j’me réveille, de Gilles Vigneault, en s’accompagnant lui-même à la guitare.

Yves Perron, troubadour et président du parti.

Appelé à cerner les principaux enjeux que le parti entend défendre dans la région, M. Perron se fait volubile. Il souligne d’abord que le secteur agricole est sorti grand perdant des accords commerciaux internationaux signés ces dernières années.

Avant 2011, du temps que le Bloc était un parti officiellement reconnu à Ottawa, 17 traités internationaux avaient été signés par le gouvernement canadien sans que la gestion de l’offre soit affectée, fait-il valoir.

Or, depuis les dernières ententes, c’est 9 % de pertes en revenus que les producteurs ont dû encaisser, s’indigne-t-il.

Harold LeBel, député péquiste de Rimouski, dans discours convaincant.

Le président du parti évoque ensuite les conditions que se feront poser les agriculteurs pour être dédommagés des pertes qu’ils subiront à cause des récentes inondations. «Il y a des assurances récolte, mais si [les agriculteurs] n’ont pas semé, il n’y a pas d’assurance. On n’a rien eu pour 2017 et il n’y a pas grand monde qui en parle», déplore-t-il.

M. Perron se désole par ailleurs des faibles compensations offertes aux victimes de la pyrrhotite. «On dit beaucoup que le gouvernement Trudeau a versé 30 millions $. Est-ce que c’est suffisant? On va aller interviewer des gens qui en ont souffert, on va se rendre compte que non», soutient-il.

Dans la même veine, il maintient que tout le secteur forestier du nord de la région est continuellement négligé par le fédéral. «On a besoin de se faire respecter à Ottawa», martèle-t-il.

Yves Perron, président du Bloc québécois et candidat bloquiste dans Berthier-Maskinongé. Ses propos, en fonction de l’avenir du Québec, ont été marquants.

Quant à la vitalité du parti, Yves Perron affirme que depuis qu’Yves-François Blanchet est aux commandes, la donne a complètement changé sur le terrain. «Ça se bouscule aux portes», lance-t-il à propos du recrutement de candidats en vue du prochain scrutin.

Avec la candidature de Pierre Jolivet, dans Saint-Maurice-Champlain, celle d’Yves Perron, dans Berthier-Maskinongé et le retour du vétéran Louis Plamondon, dans Bécancour-Nicolet-Saurel, il ne manquera plus que l’annonce officielle de la candidature de Louise Charbonneau, présidente sortante de l’exécutif du parti dans Trois-Rivières, pour que le portrait bloquiste soit complet dans la région.


REVUE DE PRESSE:  (Le Devoir, le vendredi 31 mai)

Signé: MARIE VASTEL, correspondante parlementaire du Devoir à Ottawa.

LES DÉASCCORDS D’UN CANDIDAT AVEC SON PARTI

L’ancien maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, a officiellement rejoint le Parti conservateur. Pourtant, ces dernières années, il avait voté contre le projet Énergie Est et refusé de se joindre au même parti en raison de la crise de la pyrrhotite.

Le chef conservateur Andrew Scheer était à Trois-Rivières jeudi pour accueillir Yves Lévesque dans ses rangs. « Depuis 1999, j’ai toujours dit que je voulais faire un saut au fédéral, mais je voulais d’abord accomplir mes engagements, a relaté M. Lévesque au Devoir. Aujourd’hui, tous mes engagements comme maire de Trois-Rivières ont été réalisés. La ville est en meilleure posture. Alors le timing est bon. »

Or, il y a deux ans, le conseil municipal qu’il présidait s’est opposé au projet d’oléoduc Énergie-Est, en citant la position semblable de l’Union des municipalités du Québec. Andrew Scheer promet de relancer un tel projet, s’il est élu. « Je n’ai jamais été contre le pétrole. Au contraire, il ne faut pas jouer à l’autruche, on en a besoin », rétorque aujourd’hui M. Lévesque. Sa ville réclamait à l’époque à TransCanada des ajustements, pour protéger la rivière Saint-Maurice et les nappes phréatiques. C’est simplement en raison du « manque d’écoute » de l’entreprise que Trois-Rivières a adopté une résolution contre le projet, insiste l’ancien maire. « Le chef a dit que ça va se faire en collaboration avec les Premières Nations, les provinces et les municipalités. C’est de la musique à mes oreilles », fait valoir M. Lévesque au sujet de la promesse d’Andrew Scheer.

La pyrrhotite

Mais il y a quatre ans, il avait en outre carrément refusé de se porter candidat pour le Parti conservateur, en déplorant qu’il ne s’engage pas clairement à dédommager les victimes de la pyrrhotite. « C’est réglé, depuis », affirmait-il jeudi. Le gouvernement fédéral libéral est venu en aide aux victimes.

Je n’ai jamais été contre le pétrole. Au contraire, il ne faut pas jouer à l’autruche, on en a besoin  — Yves Lévesque.

 

Autre dossier qui pourrait s’avérer délicat pour Yves Lévesque : la promesse de M. Scheer d’instaurer une déclaration de revenus unique au Québec. Le gouvernement libéral refuse, arguant qu’il y aurait des pertes d’emplois. Or, ces emplois se trouvent notamment au bureau de Shawinigan de l’Agence du revenu du Canada, dans la circonscription voisine de Trois-Rivières. M. Lévesque refuse de commenter pour l’instant, consentant que le syndicat lui déplore la perspective de pertes d’emplois tandis que d’autres le nient. Mais il argue que M. Scheer défend ainsi un consensus de l’Assemblée nationale et témoigne de son respect du Québec.

Le régime libéral, de 2003 à 2019, parenthèse péquiste mise à part, faisait le contraire. Il travaillait ouvertement à décentrer la nation de son cœur historique pour la redéfinir dans les paramètres idéologiques du multiculturalisme canadien. Le PLQ cherchait à dénationaliser le Québec. Plus encore, sous les années Couillard, il a ouvertement cherché à culpabiliser ceux qui résistaient même timidement à cette entreprise de dépossession collective à grande échelle. Philippe Couillard assimilait le moindre sursaut nationaliste québécois à une manifestation d’intolérance. Fier de regarder son peuple de haut, toujours prêt à le sermonner et à le morigéner, et se croyant appelé à le mater pour le faire enfin rentrer dans l’ordre canadien, il passera à l’histoire comme un de nos pires premiers ministres.

Mais depuis le 1er octobre dernier, la situation n’est plus la même. En gros, le gouvernement du Québec ne cherche plus à dissoudre son peuple, mais à l’affirmer. Il a bien fait, de ce point de vue, de placer la question de la laïcité au cœur de son action dès son élection : il montrait ainsi qu’il prenait au sérieux une aspiration fondamentale du peuple québécois. Un politologue un peu trop porté sur les sermons soutenait récemment que le projet de loi 21 représentait un échec pour la nation québécoise. C’est le contraire. À travers elle, notre gouvernement renoue avec son droit fondamental de gouverner en fonction de nos intérêts nationaux, et non plus en fonction des paramètres idéologiques imposés du régime canadien, qui a pour noyau idéologique un multiculturalisme destructeur pour l’identité québécoise.

Tôt ou tard, ce gouvernement décevra. On peut s’attendre à ce qu’il n’aille pas assez loin sur la langue ou sur l’immigration, par exemple. Et bien franchement, nous le savons, son projet de loi sur la laïcité, sans être insignifiant, aurait pu avoir plus de mordant. Mais en réaffirmant la légitimité du nationalisme comme principe de gouvernement, il enclenche une dynamique historique favorable à la reconstruction de la question nationale. Il contribue à la revitalisation de ce qu’on appelle la question du régime. Il pousse les Québécois à renouer avec une définition de la politique qui ne soit plus exclusivement gestionnaire. Il replace la question de notre existence collective comme peuple au cœur de la délibération publique. Que tous ceux qui le servent n’en soient pas nécessairement conscient n’est pas très grave. Une fois que l’histoire se remet en marche, nul n’est assuré de la maîtriser et de la contenir.

Ceux qui veulent relancer le mouvement indépendantiste devraient profiter de ce contexte. Cela implique qu’ils assument eux-aussi la question identitaire, par laquelle se recompose aujourd’hui le nationalisme. Ils doivent pour cela eux-aussi assumer la question du régime, la déployer pleinement, en tirer toutes les conséquences, et ne pas se perdre dans la contemplation d’un pays imaginaire dont la seule légitimité proviendrait du progressisme revendiqué. Quand une députée aussi talentueuse que Catherine Fournier sent le besoin de dire que le projet de loi 21 n’aurait pas dû s’appliquer aux enseignants, elle se retourne sans même s’en rendre compte contre son propre camp. Il faudra bien un jour que les souverainistes cessent de donner des gages de respectabilité au politiquement correct. Tant que les souverainistes sembleront moins nationalistes que les autonomistes au pouvoir, ils peineront à renaître.

De ce point de vue, les souverainistes trouveraient un grand intérêt à lire Après le désastre, le tout récent livre de Frédéric Bastien, qui propose une feuille de route plus qu’intéressante pour un nationalisme enfin décomplexé. On peut espérer qu’il trouvera un grand écho chez ceux qui veulent reprendre le combat pour l’indépendance.

 

 

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