GUY DOUCET: 3,800 chansons d’hier à aujourd’hui

 

par MICHEL CLOUTIER,  journaliste. écrivain, éditeur-fondateur de

QUÉBEC PRESSE — Shawinigan, Québec, le mardi 29 mars 2016

Dans la fresque mondiale des diversités musicales, Guy Doucet se fait retentissant. Et comment! C’est la plénitude foisonnante dans sa voix de soliste avec ses  3,800 chansons qu’il interprète avec brio dans l’évolution des moments successifs depuis l’âge d’or frénétique des années cinquante à aujourd’hui. Tous les styles y passent généreusement.

C’est le virtuose des styles, actualisant la conscience vivante de l’histoire musicale de toutes les époques, dès qu’il confie son singulier parcours au magazine électronique Québec Presse.

Charmeur tout en douceur natif de Shawinigan, ce chanteur de variétés dans sa belle droiture morale (son choix divin), inspire le plus grand bonheur. Étonnamment! La grande vérité, la plus haute,  se fait ainsi jour dans la belle consécration de son art à même le rythme de la rétro qui, évidemment,  va à contre courant du palmarès tapageur gênant de la chanson d’aujourd’hui. Une musique violente, criarde, aux dépens du bonheur.  Car étant mercantile avant tout, l’intérêt des stations radiophoniques l’emporte sur la qualité de nos compositeurs-interprètes ainsi sacrifiés, condamnés qu’ils sont à la marginalité . Un cas de conscience nationale. Et personne ne s’en préoccupe.

Qu’en est-il donc aujourd’hui du  »Palmarès de la chanson québécoise » à la radio? Aucun repère en vue. Dans les années soixante, le Palmarès stimulait quotidiennement la chanson québécoise dans sa popularité. Nos chanteurs n’étaient plus seuls au monde, ils  »faisaient » le Palmarès et dès qui’ils décrochaient la première position, ils étaient propulsés sur le plateau de télévision de  »Jeunesse d’Aujourd’hui » du canal 10 avec les Pierre Lalonde et Joël Denis. Quelle époque!

D’ailleurs, Guy Doucet, loin de se sentir inconfortable devant la musique pop d’aujourd’hui, l’apprivoise et la chante à sa manière, et plus encore, dans une perspective artistique en imitant des dizaines de voix chargées de couleurs francophones comme anglophones, allant du jazz, au country en passant par la balade, incluant le répertoire de danse.

 »Avant de chanter sur les petites scènes, j’étais garde du corps et aussi serveur à mes heures dans des boîtes de nuit ». N’étant pas tout à fait un homme comme les autres, le jeune Guy louchait sur ses devoirs de surveillant en se risquant sur la scène dans un bref tour de chant.  »Hé! Waiter! monte chanter ta toune!’ lui lançait le patron débonnaire. Le public l’ovationnait. Étant un excellent interprète (le patron le sachant secrètement), il se produisait tout exprès comme un appel d’air, un plaisir, puis une passion sous les feux de la rampe, la vedette d’un soir, sans devoir devenir la  »star » » des cabarets. Modestement, le jeune artiste ne visait rien d’autre que les soirées de danse, les soirées familiales et les bals. Il tournait court à l’idée d’une carrière qui s’annonçait pourtant prometteuse.

 

Le récent  tour de chant de l’homme aux 3,800 chansons vient de se dérouler au Café Bistro de la 6e Avenue, secteur centre-ville de Grand-Mère à Shawinigan. En entrevue, le chanteur, dans  un tour d’horizon de son univers musical, donna l’image d’un tremplin élastique sur lequel il prend son envol. Une exaltante aventure. Touchant à tous les répertoires, son chanteur préféré reste Elvis Presley.  »Je chante ses 140 chansons! », s’exclame-t-il dans un éclat de rire… tout en imitant la voix du King.  Du côté français, Alain Barrière, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, pour ne nommer que ceux-là, rebondissent dans sa voix. Et que dire de Ginette Reno! Et la fameuse Dame en bleu de Michel Louvin!  Ses imitations  déferlent, Jean Roger ne fait pas exception dans le style. Rien ne peut l’arracher à cette passion qui le pousse à porter l’accent des générations avec une incroyable facilité dans le jeu de l’exécution. Un chemin à l’état pur, loin des grands plateaux de la télé nationale.

 

Qui est Michel Cloutier?