Deprecated: Methods with the same name as their class will not be constructors in a future version of PHP; NicePayPalButtonLite has a deprecated constructor in /home/quebecpr/public_html/wp-content/plugins/nice-paypal-button-lite/nicePayPalButtonLite.php on line 33
« Être président de la République, c’est être confronté à la mort, au drame. » —HOLLANDE -

« Être président de la République, c’est être confronté à la mort, au drame. » —HOLLANDE

QUÉBEC PRESSE

NICE — Le vendredi 15 juillet 2016

REVUE DE PRESSE —Le Devoir. Montréal, Québec, par Christian Rioux.

nice5

Triste 14 juillet

15 juillet 2016 |Christian Rioux | Europe

« Être président de la République, c’est être confronté à la mort, au drame. »

Le président François Hollande ne croyait pas si bien dire. Quelques heures plus tard, un poids lourd fonçait sur une foule en liesse à Nice, faisant plusieurs dizaines de morts.

 Jusque-là, tout s’était déroulé comme d’habitude. Comme chaque année, les militaires avaient descendu les Champs-Élysées. La traditionnelle « garden-party » présidentielle avait réuni des lycéens de quartiers défavorisés qui s’étaient distingués par l’excellence de leurs résultats scolaires. Le président avait accordé sa traditionnelle interview du 14 juillet.

Et pourtant, au-delà même de ce sordide attentat dont on connaîtra bientôt la nature exacte, rien n’était comme d’habitude ! Sous les airs de normalité, on sentait la fin de règne partout. Jamais, dans l’histoire récente, un président de la République n’avait dû affronter un tel désaveu dans les sondages, mais aussi dans sa politique quotidienne.

nice 1

Qu’on pense à l’interminable mobilisation syndicale contre la loi sur les normes du travail, à la fronde parlementaire qui empêche le gouvernement de faire adopter ses projets de loi, aux agressions sauvages contre les policiers, à la révolte qui gronde contre l’Europe et même à l’insubordination des ministres du gouvernement. Jamais depuis la Ve République un président français n’aura été aussi faible, et son autorité à ce point malmenée. Même le retour récent de la croissance n’y a rien fait.

Symbole de cette anémie présidentielle, voilà plus de six mois que le ministre de l’Économie Emmanuel Macron rompt la solidarité gouvernementale sans encourir la moindre sanction. La raison est simple : François Hollande ne peut se passer d’un ministre aussi populaire, quitte à ce qu’il sape chaque jour un peu plus sa propre autorité. Ce dont l’ancien banquier ne se gêne pas, convaincu qu’il est que François Hollande ne pourra jamais se représenter.

Dans la longue entrevue qu’il a accordée jeudi à la télévision française, le président a persisté à poser en candidat à sa propre succession, sans pour autant se déclarer. Même s’il dit qu’il ne prendra sa décision qu’à la fin de l’année, il glisse subtilement que « cinq ans, c’est très court ». Et il annonce des baisses d’impôts. François Hollande dit même avoir en tête une « idée majeure » qui pourrait justifier qu’il « aille devant les Français ».

Cette « idée majeure » n’a pourtant rien de neuf. C’est même une stratégie socialiste éculée mise au point par François Mitterrand pour sa réélection en 1988 et qui a depuis longtemps fait long feu. François Hollande veut poser en garant de la « cohésion » nationale, sociale et culturelle, dit-il. Il dit même que « l’enjeu de 2017 » sera « beaucoup plus important qu’en 2012 ». On aura compris qu’il veut s’imposer comme le seul rempart possible contre le Front national.

 

Pourtant, cette candidature, personne n’y croit. Pas plus qu’à ce discours catastrophiste qui laisse entendre que le fascisme est à nos portes. Le fascisme qui menace la France n’est pas celui-là. D’abord personne ne croit aux chances de Marine Le Pen d’être élue en 2017. En 2022, ce sera une autre affaire, mais pas en 2017 ! Comme on l’a vu lors des dernières élections régionales, la dédiabolisation du Front national et l’évolution par ailleurs réelle de son programme n’ont pas encore permis de briser le plafond de verre qui empêche ce parti d’accéder aux plus hautes fonctions. Si le candidat favori à droite, l’ancien premier ministre Alain Juppé, devait affronter Marine Le Pen au second tour, il irait largement chercher les voix socialistes. Même Nicolas Sarkozy ferait de même.

Quant à la capacité des socialistes de faire reculer le Front national, elle fait rigoler les Français qui se souviennent que François Mitterand n’avait pas hésité à favoriser un certain Jean-Marie Le Pen pour mieux poser lui aussi en dernier rempart contre l’extrême droite. Seul un candidat comme Manuel Valls permettrait de faire face au FN. Mais il n’a pas le soutien du parti.

Marine Le Pen peut difficilement songer au pouvoir tant que Les Républicains demeurent unis. La présidente du Front national est la première à le savoir et n’a jamais caché son intention de forcer la recomposition de la droite. Il n’est d’ailleurs pas exclu que l’élection à la primaire d’un candidat comme Alain Juppé, surtout populaire à gauche et au centre, pousse éventuellement une partie de la droite à quitter le bateau républicain. Mais ce n’est pas chose faite.

Cela ne veut pas dire pour autant que les dés socialistes sont jetés. Tout en posant en candidat, le fabuleux stratège qu’est François Hollande n’a pas manqué de laisser les portes ouvertes et d’envisager tous les scénarios. Y compris certainement celui où il devrait se désister et laisser la place à un autre candidat.

Certes, François Hollande n’a pas démérité sur tous les plans. Loin de là. Il se pourrait même que ses réformes économiques portent leurs fruits. Mais en ces temps de crise où les attentats succèdent aux drames du chômage, les Français n’ont que faire d’un « président normal ».

Soyez le premier à commenter sur "« Être président de la République, c’est être confronté à la mort, au drame. » —HOLLANDE"

Laissez un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée


*